Nisso Pelossof
Son nom flotte encore dans les célèbres jardins sur l’eau des hortillonnages, où ceux qui l’ont connu en parlent comme d’un âge d’or et d’un cœur tendre à la nouvelle génération de propriétaires. Certains disent même « Monsieur Nisso ». Dans cet endroit hors du temps, l’homme au destin hors du commun, né sur l’île de Rhodes et dont le prénom (Nyssim) signifiait miracle en hébreu
Le saviez-vous ?
Depuis sa création en 1973, L'Association pour la Protection et la Sauvegarde des Hortillonnages accueille +160 000 visiteurs le découvrent depuis chaque année.
La rocade tombe à l'eau
Les gens, il les embarque avec lui en 1973 quand un projet de pénétrante est-ouest doit traverser les hortillonnages.
C’est l’heure du tout-voiture et encore celui du plein-emploi dans les usines qui offrent alors un autre horizon que le labeur de la terre.
Sauf qu’ici, Nisso y a son petit jardin d’agrément et de bonheur et entourer d’autre personnalités comme Georges Despres vont lutter contre ce projet.
L’Association pour la protection et la sauvegarde des hortillonnages voit le jour. Le projet de rocade s’éteint. Mais le combat demeure.
Selon son fils :
« comme il n’était pas d’ici, il a eu ce recul pour relancer l’intérêt de ce bien commun que sont les hortillonnages aux yeux des Amiénois ».
LES 100 ANS DE SA NAISSANCE
AUSCHWITZ, LE TYPHUS ET LA FRANCE
Il est déporté avec la communauté juive de son île grecque vers Auschwitz. Quand les Soviétiques approchent en janvier 1945, il est transféré à Mauthausen au cours de ces marches de la mort. À la Libération, un soldat de la France libre lui donne un uniforme, le fait passer pour un militaire. L’administration lui demande son lieu de naissance : le fonctionnaire comprend Rodez au lieu de Rhodes. Le voilà à Paris pour soigner son typhus…
MESSE EN PLEIN AIR
« Chaque voyage dans les hortillonnages est une messe en plein air ».Les premières visites de touristes se feront avec sa barque. Dans un documentaire de Jean-Christophe Piffaut (France 3/Chamaerops), Nisso le sage sourit : « Le préfet m’a dit que c’était illégal, que je risquais la prison. Je lui ai dit : “J’ai connu les camps de concentration, ça ne me fait pas peur” ». Dans la foulée, il obtenait quatre barques et un feu vert. C’était Nisso